« Une vingtaine de microbrasseries québécoises se sont jointes au mouvement de la Fondation Coule pas chez nous! en créant une bièreu collaborative, un symbole pour demander la protection des cours d’eau.
La Fondation Coule pas chez nous! a lancé sa toute nouvelle campagne de sensibilisation mercredi à la microbrasserie La Barberie. Une bière spécialement conçue pour l’occasion a vu le jour et sera distribuée tout au long du mois de mars. Une partie des profits seront versés à la Fondation Coule p as chez nous! «
Parce que Energie Est avec son projet d’oléoduc traverserait 860 ruisseaux, et qu’en cas de rupture cela mettrait fin à la faune et la flore, à des zones humides ! Egalement, cela sptopperait des activités, qui ont comme ressources l’eau ou le tourisme, et tout simplement un droit que tous les peuples puissent avoir accès à une eau pure et propre !
Pour aller plus loin : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1019692/une-biere-a-saveur-militante-creee-par-des-microbrasseurs-quebecois
Te rappeles-tu ces matins, à prendre la voiture pour serpenter sur les routes, passer les ponts de pierres et longer les allées de châtaigniers, d’ormes ? Te rappelles-tu ces odeurs de forêts, de mousses et sur une cassette audio, il y avait ce Monsieur qui égrainait ses mots, ses textes, ses poèmes ? Georges est un musicien, un auteur, un homme que tu découvres et que tu apprécies différemment à chaque âge de ta vie ; tu peux entendre ces bons mots et rigolades quand tu es enfant ; adolescent, tu perçois sa conviction politique et ainsi de suite à chaque décennies du découvres une facette de ses textes. Georges est mon enfance, ma rébellion, ma sensibilité et ma conscience politique.
Aujourd’hui il sera un orage…
« Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps
Le beau temps me dégoute et m’fait grincer les dents
Le bel azur me met en rage
Car le plus grand amour qui m’fut donné sur terr’
Je l’dois au mauvais temps, je l’dois à Jupiter
Il me tomba d’un ciel d’orage
Par un soir de novembre, à cheval sur les toits
Un vrai tonnerr’ de Brest, avec des cris d’putois
Allumait ses feux d’artifice
Bondissant de sa couche en costume de nuit
Ma voisine affolée vint cogner à mon huis
En réclamant mes bons offices
[…]
En bénissant le nom de Benjamin Franklin
Je l’ai mise en lieu sûr entre mes bras câlins
Et puis l’amour a fait le reste
Toi qui sèmes des paratonnerr’s à foison
Que n’en as-tu planté sur ta propre maison
Erreur on ne peut plus funeste
[…]
A partir de ce jour j’n’ai plus baissé les yeux
J’ai consacré mon temps à contempler les cieux
A regarder passer les nues
A guetter les stratus, à lorgner les nimbus
A faire les yeux doux aux moindres cumulus
Mais elle n’est pas revenue »
Un pêcheur informé est un homme averti. Il nous faut toujours prendre connaissance du bulletin météo pour permettre une sortie de notre repère. Plus les années passent et j’observe qu’une détérioration des prévisions de temps s’opère. Nous n’avons absolument pas une perte de connaissance atmosphérique, un niveau médiocre de météorologie, bien au contraire. Notre tendre terre est déboussolée et ne parvient plus, face à notre trop grande activité à conserver des cycles cohérents. Alors en homme averti, je décide de sortir mes cannes, avec une vérification le jour même des conditions climatiques, quitte à devoir affronter une très forte frustration si les nuages obscurcissent les futées.
C’est ainsi que je pris la route un jour de tempête annoncée, alors que le ciel était claire semé de fils de cotonneux nuages. Avec satisfaction, mon arrivée au domaine est accueillie par un éclat de sommeil ; au bord des rives, il y a quelques verdiers et mésanges, et surtout des salmonidés. Je peux dans ces conditions débuter avec ma 8 pieds en fibre de verre, soie de 5. Cette canne est d’un jaune chaud, comme un bambou clair, qui se fond pourtant dans les roseaux. Je reste à observer, en ce début d’après midi, la surface immobile de l’eau. Le froid s’est retiré, emportant avec lui son emprise de glace, seules de petites bourrasque de vent viennent troubler le vert profond de l’étendue. L’activité est inexistante, mis à part des sillons qui filent sous la surface qui me laisse penser qu’elles sont légèrement en activité sous le plafond aquatique. Un air me trotte dans la tête et m’accompagne à l’assemblage de ma canne. Cette chanson des Red Hot Chili Peppers, « goodbye angels », est à la fois entraînante et d’un tempo raisonnable pour me permettre de profiter de ce moment délicieux de la pose du moulinet sous la poignée. Elle me rappelle mes années lycées, ce temps où tout est possible, ou la découverte humaine, littéraire, musicale vous assaille, vous bouleverse ; ce moment de votre vie où vous portez vos premiers amours et vos premières luttes en toute conscience.
Je me suis préparé à l’éventualité, d’une piètre activité des salmonidés, alors que les eaux s’étaient figées par les températures hivernales ; je me suis activé sur des petites nymphes marrons, kakis, ou beige derrière mon atelier de montage. Je ne souhaite pas pêcher avec un unique indicateur de parapost, je me réserve cette technique pour les jours difficiles où les postes de bordures derrières de grandes savonnières ne m’offrent qu’une visibilité minime. J’ai dans ma boite un spent d’une couleur intense de feuille, même si je crains qu’au lancer cette vilaine imitation ne me vrille mon fil, je dois tenter. En repli, il me reste une petite sèche avec une flottaison très basse mais je préférerai la première imitation au couleur bien plus sombre. Pour l’instant, je m’applique sur chaque nœud, sur chaque pas qui m’approche de la rive et qui devront me permettre de poser ce train de 2 mouches spent / nymphe de type « Killer bug » revisitée.
J’ai l’impression d’être un grand timide, au milieu du paysage sans mouvement, je n’ose pas troubler cette quiétude. Les nuages se referment au dessus de moi et l’eau prend des teintes bleus métalliques, le vent brouille légèrement la pellicule et imite les envolées d’étourneaux. Un moment de grâce flotte sur ma petite vallée, je l’achève par 2 faux lancers et une projection à plusieurs mètres vers le sole. La nymphe entre dans l’eau discrètement vue sa taille, et mon montage est bien proportionné car mon fil paraît ne pas être vrillé, le spent vient se posé en conservant une tension de fil, lentement. La langueur du tempo est primordiale sous des eaux statiques, mon nylon dégraissé disparaît à l’inverse rapidement..
Je me remémore ces temps, où avec Manu nous avions jeté nos vélos sur le bord de route et nous projetions nos fils pour imiter son grand-père. Je revois cet homme, qui gardait une odeur de bois sur lui, étant le menuisier et charpentier du village. Avec sa refendu, il marquait un arrêt qui me paraissait à mon jeune âge une projection de catapulte du moyen-âge. Le souvenir toujours présent de cette petite mouche au corps marron/orangé avec une tête en plume d’oie, me revient à chaque fois. Elle décrivait une trajectoire flottante, lorsque la soie était projetée et ainsi cette sêche se posait avec légèreté, fil tendu, juste en amont d’une roche.
Je crois que je ne parviendrai pas à ce fil tendu, j’ai dû monter une avant pointe trop longue. Cela ne me dérange que peu, certes mon geste est peu esthétique mais je me régale à entendre parfois le sifflement discret de la soie. Mon train de 2 mouches fait fureur et à chaque posé je peux m’attendre à un gobage sur ma sèche et tout autant sur ma nymphe. Mon 12/100 s’abîme rapidement face à la cadence, je m’amuse et refait à plusieurs reprise ma pointe. Je ne croiserai, durant plus de quatre heures, aucun de mes contemporains et c’est de bonne augure. Je ne serai pas démasqué avec ce sourire béa aux lèvres, mes yeux brillants comme un enfant et mon petit sifflement sous mes allez retours de soie…
Il y a des dimanches, où nous trouvons toutes les forces nécessaires pour aller marcher. Marcher au bord de l’eau, père et fils, et un moment de bonheur.
Nous observons ensemble le parcours que nous devrons suivre dès le mois de mars, et discutons des postes et des imitations d’insectes à prendre dans nos boites. Les gammares seront bien sûr essentiels sur ces flots normands. Et nous ne manquons pas d’idées et d’envies de montages.
Le soleil s’est couché ce soir dans les nuées ;
Demain viendra l’orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l’aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s’enfuit !
Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d’argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.
Et la face des eaux, et le front des montagnes,
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S’iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu’il donne aux mers.
Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m’en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde immense et radieux !
Il y a des choix qui parfois s’imposent à vous. Je m’éloigne de plus en plus des arguments de production High-tech, ou d’efficacité ; sans doute en mouvement de lutte face à leurs omniprésences dans le monde professionnel. Je préfère reprendre la main sur mon temps, chercher la poésie du mouvement, et déguster les posés au fil de l’eau et utiliser des objets d’un temps plus anciens qui sont toujours de manufacture fiable. Cet automne, j’ai ralenti mes agitations, et limité mes faux lancers. Alors je me rééquipe avec des cannes lentes, déjà car j’aime leur élasticité, et sentir cette soie se charger à l’image d’une inspiration profonde ancrée sur mon bras. Je trouve en 3 mouvements une meilleure respiration, un lancer plus précis et un posé bien plus sur des truites à vue que sur le centre d’une étendue aquatique à la manière d’un quarterback.
Il en va de même pour mon moulinet, qui vient s’ajouter à ma canne US. J’ai trouvé un engin de fabrication américaine, qui par son âge, a mené son activité de l’autre côté de l’Atlantique. Ce « Pflueger 1554 » appartenait à un pêcheur expérimenté de Pennsylvanie ; il présente un moyeu plutôt large en diamètre qui saura recevoir ma soie de 5. Pour la coquetterie, la bobine dessine une forme florale et il cliquette avec allégresse lorsque une fario vient à vouloir mener un combat. Pflueger est l’une des cinq plus vieilles entreprises américaines de fabrication de matériel de pêche. En 1850, Earnest F. Pflueger, orphelin, immigre de sa Prusse natale avec frères et soeurs pour travailler comme mouleur à Buffalo, New-York. Il épouse Julia Dunnebeck, qui donnera naissance à un fils nommé Earnest A. Pflueger. En 1866, la famille déménage à Akron dans Ohio, pour établir en 1881 la Manufacturing Company Enterprise. Cette manufacture produira des hameçons, des bobines et des fils de pêches. Son fils travaillera auprès de lui dès l’âge de 15 ans. En 1916 la manufacture produira une large gamme de moulinets et changera de nom pour la EA Pflueger société. Cette entreprise sera considéré comme le premier producteur de moulinets aux Etats Unis dans les années 30. Elle sera acquise dans les années 60 par la société Shakespeare.
Pour le monter, j’ai usé d’un stratagème car le moyeux est constitué d’un axe central entouré d’un pentagone de barres. Même si je monte sur le pentagone une quantité importante de backing il reste une forme géométrique quelque peu anguleuse. Après ces premiers tests, il me parait certain que ma soie sera marquée rapidement ; quelle bizarrerie de voir passer des segments d’angles au dessus de l´eau. J’ai donc fixé mon backing sur le l’axe central, sous le pentagone de barres. Puis, j’ai crée un bande avec une lamelle fine de bois que j’ai déposé par dessus les 5 angles du pentagone, et qui me redonne un moyeux plutôt rond. La lamelle de bois est percée pour laisser passer le backing, ce dernier noué sur l’axe central. Je suis ravi du résultat qui me tiendra plus d´une saison certainement ; ma soie ne subit pas d´angles, qui pourraient altérer sa mémoire. Naturellement, je pratique un nettoyage minutieux en hiver et je lui prodigue un graissage pour que ses cliquetis puissent chanter dès le printemps et qu´à l´ombre de cette bobine fleurie je puisse capturer quelques salmonidés.
La mouche de mai, la « mayfly » qui fleurit sur bon nombre de blasons de clubs et d’associations, a conquis bien des cœurs. Notre Aristote la met déjà en valeur, dans le Traité des parties : « L’éphémère est un insecte remarquable, d’abord par ses quatre pieds et ses quatre ailes, ensuite par sa durée de vie, d’où il tire son nom. […] Vers le solstice d’été, on voit sur les eaux d’Hypanis, fleuve qui est près du Bosphore Cimmérien, des espèces de coques plus grosse qu’un grain de raisin, qui s’ouvrent, d’où il sort un animal ailé, qui vieillissant à mesure que le soleil baisse, meurt dès que cet astre est couché. »
Ce qui m’a frappé quand mes yeux se sont ouverts à la nature, se sont ces vols nuptiaux en essaims. Par quel chamanisme, ces mâles forment une danse aérienne si magnifique et indescriptible au dessus des eaux, des prairies et au dessus des arbres parfois. Sur les flots plus rien n’existe que ces ballets, et dans ma boite d’Avril à juin (voir juillet), elle est bien souvent la reine de mes imitations.
Leurs tailles varient selon les régions, de 15 à 25 mm. Les spécimens les plus importants en taille sont souvent des femelles sur des rivières calcaires normandes, où les variations de températures de l’eau sont plus clémentes. La température du courant et l’acidité de l’eau feront naître des espèces plus petites en taille.
Mayfly description
Le matériel :
hook, Tiemco 5212 size 14
Thread, Light Cahill Uni-8/0
Tail, White fibres bucktail
Rib, thread wine Uni-8/0
Body, dubbing superfine Light Cahill
Wing, Wood-duck Feather
Hackles, saddle light tan & CDC Pale-Pardo feathers
Cet ouvrage relate la vie de Monsieur Bresson Henri, entre biographie et partage de vie de ce grand pêcheur Franc Comtois par Vincent Lalu. Je prends un plaisir réel à la lecture de ce livre. D’une simplicité dans les mots, il est vecteur de poésie. Il traverse une histoire si proche des années 20 aux années 80.
Vous suivrez de l’enfance jusqu’à la création de la « french tricolore » et de la « peute » et de son commerce, le Chalet du pont à Vesoul. Vincent Lalu retraduit tout à fait l’état de contemplation que nous pouvons vivre en temps que moucheur face à nos courants. Avec parcimonie, je découvre entre les lignes ces questions qui m’accompagnent pour faire progresser ma technique et que je puisse un jour me sentir un peu sachant au bord de ma rive. Je partage aussi ce goût des longs bas de ligne, grâce à la guidance de mon professeur attitré.
« j’essayais seulement d’être réaliste. […] C’est ainsi que j’ai commencé à utiliser de mouches plus foncées quand je les voyaient plus claires sur l’eau, que j’ai compris que sur certaines éclosions la taille plus que la couleur était importante et que parfois c’était l’inverse. »
Les mots glissent et se dévorent, pour qu’au présent nous prenions leçon du passé et entendre résonner les vies contées des anciens.
Cette année le voyage visuel nous mènera en Bolivie, Nouvelle Zélande, Mongolie, en Argentine et biensûr en France, Loire et Golf de Gascogne, venez nombreux ! Je filerai à Villers Cotteret pour ma part…
Comme en 2016, vous pouvez reserver les billets pour RISE Fly Fishing Film Festival 2017 sur Pecheur.com, pour un tarif normal à 12 €, pour les jeunes pêcheurs de moins de 16 ans un tarif à 8 € et pour un groupe de 15 personnes un tarif à 10 € (groupes de 15) :
Qui n’aime ces jardins des humbles dont les haies
Sont de neige au printemps, puis s’empourprent de baies
Que visite le merle à l’arrière-saison ;
Où dort, couvert de mousse, un vieux pan de maison
Qu’une vigne gaîment couronne de sa frise,
Sous la fenêtre étroite et que le temps irise ;
Où des touffes de buis d’âge immémorial
Répandent leur parfum austère et cordial ;
Où la vieillesse rend les groseilliers avares ;
Jardinets mesurant à peine quelques ares,
Mais si pleins de verdeurs et de destructions
Qu’on y suivrait le fil des générations;
Où près du tronc caduc et pourri qu’un ver fouille,
Les cheveux allumés, l’enfant vermeil gazouille ;
Où vers le banc verdi les bons vieillards tremblants
Viennent, sur leur béquille appuyant leurs pas lents
Et gardant la gaîté, – car leur âme presbyte
Voit mieux les beaux lointains que la lumière habite, –
D’un regard déjà lourd de l’éternel sommeil,
Tout doucement sourire à leur dernier soleil ?